Souci de modernisme ! Voilà le rare et dernier morceau du patrimoine monsois qui disparait. Alors que sa voisine Villeneuve d'Ascq a réussi intelligemment à conserver ses fermes, en les transformant en lieu de convivialité, Mons continue de grignoter le peu qu'il restait de ses anciennes fermes. Après la destruction du petit fort et de la briqueterie attenante, pour un programme immobilier, qui a d'ailleurs du mal à trouver acquéreur, c'est une nouvelle destruction programmée pour le bénéfice d'un autre promoteur immobilier.
Quelques vues pour se souvenir d'un Mons disparu à jamais.
Ci-dessous, Henriette d'Halluin, dans la cour pavée de la
ferme rue Emile Zola, tient l'étui de l'appareil photographique qui immortalise cette scène. On découvre dans
l'encadrement de la porte les champs à perte de vue.
Ci-dessous, un article publié dans La Voix du Nord, écrit par Alain Cadet.
Mons-en-Barœul : Il était une fois la ferme
d’Halluin, la dernière bâtisse agricole de la commune (1/2)
Jadis, Mons-en-Barœul était une bourgade
rurale qui possédait pas moins de quinze fermes. Les programmes successifs
d’urbanisation de la commune nouvelle ont conduit à leur disparition.
Aujourd’hui, sur le territoire de la commune,
il ne reste plus que les dépendances de la ferme d’Halluin, près du collège
Lacordaire (ancien couvent des Franciscains). Dans quelques mois, elles
seront remplacées par un programme immobilier (lire notre prochaine édition)
C’est à peine si quelques voisins se
souviennent encore de cette époque de la ferme d’Halluin. André Caudron, qui
habite de l’autre côté de la rue, venait « pour acheter
le lait » tandis que sur le côté de la ferme « un magasin
proposait de délicieux légumes cultivés sur place». « C’était une toute
petite ferme », précise Michel Pollet, artisan à la retraite. « Il
y avait, au plus, deux chevaux. On y entrait par une grande cour. Monsieur et
Madame D’Halluin étaient des gens très gentils et très serviables. Ils
avaient des enfants, garçons et filles… assez jeunes, dans
l’ensemble. »
Aujourd’hui, Henriette, la fille aînée, a 84
ans. Elle garde un souvenir ému de la ferme d’Henri et de Marie-Louise, ses
parents : « Nous étions sept enfants. Ce n’était pas une grande
exploitation. Mes parents ont travaillé très dur pour nous nourrir. Ils ont su
nous donner beaucoup d’amour. Finalement, tous ensemble, nous étions très
heureux. Nous aidions aux travaux de la ferme. Je trayais les vaches et les
gens attendaient pour remplir leur pot de lait au fur et à mesure. »
La ferme d’Halluin était adossée au couvent
des Franciscains. « Quand j’étais toute petite, j’accompagnais mon père
qui fauchait la grande pâture des Frères, à l’arrière du monastère»,
confie Henriette. « J’étais la seule fille autorisée à y pénétrer. La
chapelle, donnait pratiquement dans la cour de la ferme. Le matin, j’aimais m’y
arrêter pour écouter les chants des cérémonies. Les Frères franciscains
chantaient merveilleusement bien. C’était un vrai bonheur. Le dimanche nous
allions à la messe, tous ensemble dans la chapelle voisine. »
La ferme Delerue existe toujours
En 1973, pour élargir la rue Émile-Zola, on
démolit l’essentiel du corps de ferme. « Que voulez-vous, la roue
tourne », philosophe Henriette. Ces derniers vestiges
disparus, peut-on dire que toutes les fermes monsoises ont totalement
disparu ? Presque ! L’une d’entre elles, la ferme Delerue, aux confins de la
commune, a été détruite par un incendie au début du siècle dernier. L’usage de
cette époque était de reconstruire les bâtiments sur une parcelle différente
pour « conjurer le mauvais sort. ». Ainsi cette ferme fut-elle reconstruite,
juste à côté de la précédente, sur une parcelle qui appartenait au territoire
de la ville d’Hellemmes. C’est ainsi que ce bâtiment agricole a échappé aux
programmes d’urbanisation et à la démolition.
Il est toujours bien visible, rue Voltaire. Il
a été découpé en treize appartements.
Demain, suite et fin avec le Carré
Saint-Martin, le dernier né des programmes immobiliers du Vieux-Mons.
Ci-dessus, sur le site de la mairie de Mons, on découvre ce programme présenté lors d'une réunion qui n'a guère eu de succès. Mais qui était au courant, à part quelques rares monsois, comme à chaque fois ? Bien sûr le ciel est bleu ... et la vie est certainement rose !!
Ci-dessus, sur le site de la mairie de Mons, on découvre ce programme présenté lors d'une réunion qui n'a guère eu de succès. Mais qui était au courant, à part quelques rares monsois, comme à chaque fois ? Bien sûr le ciel est bleu ... et la vie est certainement rose !!
Quelques vues pour se souvenir d'un Mons disparu à jamais.
Dans la cour pavée de la ferme d'Halluin rue Emile Zola vers 1946, ce sont 3 générations qui posent sur cette photo.
Les parents en haut à droite, à côté d'Henriette la fille aînée. Mme d'Halluin tient dans ses bras la dernière génération Jocelyne, fille d'Henriette
En bas de gauche à droite : Bernard, Eliane, Jean-Pierre et Henri
et les 2 chiens.
Les habitants du quartier se souviennent d'aller chercher le lait dans cette ferme ...
Sur cette vue le frère franciscain Pascal, dont la maison mère est située à proximité, fait les moissons à Mons-en-Barœul. Monsieur Gabriel Gronier, âgé de 95 ans, racontait quelques semaines avant la décision de démolir cette ferme, qu'il voyait ces champs de blés de l'arrière de sa maison située 5 rue Alexandre Delemar. Il vient de rejoindre une maison de retraite à Perenchies, il n'aura heureusement pas vu ce dernier changement.
Les écoles de Mons-en-Barœul n'auront plus l'occasion de découvrir, lors d'une classe verte, la ferme d'Halluin comme pouvait le faire l'instituteur Louis Cnudde avec ses élèves. C'est bien plus qu'une page ... qui est tournée.